Conférence du 4 Février
Le miracle eucharistique du 3 février
1822
Deux cents ans se sont écoulés depuis l‘évènement du 3
février 1822 dans la petite chapelle de la rue Mazarin !
En dépit de bien des
difficultés, l’abbé Noailles avait fondé la Sainte-Famille, en 1820. Le 3 février
1822, comme il était retenu par son ministère, à la paroisse Sainte-Eulalie,
l’abbé Delort le remplaça pour donner la Bénédiction du Saint Sacrement, dans
la chapelle des Sœurs, rue Mazarin, à Bordeaux.
Pendant vingt minutes, les participants purent contempler,
se substituant à l’hostie exposée pour l’adoration, le buste d’un homme jeune,
au visage lumineux, très beau, s’inclinant avec bonté vers l’assemblée
recueillie et paisible. Milady Peychaud ne vit rien, mais entendit Quelqu’un
lui dire: «Je suis Celui qui suis, il n’y a que Moi qui sois… »
Nous savons que cet
évènement a eu lieu alors même que le Bon Père Noailles connaissait beaucoup de
difficultés, de critiques. Son initiative de fondateur était remise en cause y
compris l’existence de la première et toute petite communauté de la rue
Mazarin.
Les premiers pas de la Famille de P.B Noailles ont donc été
fragiles et précaires … Mais le Seigneur a choisi pour manifester sa présence,
un moment précis de notre histoire ; un moment de doute, d’interrogation...
Le Fils de Dieu, lui-même
« n’est pas né dans une époque
idéale, mais dans un monde torturé par la violence, les luttes… La
naissance de Jésus s’est réalisée dans la faiblesse d’un nouveau-né, face à un
monde hostile, puissant et destructeur » (Fr Jean-Burnod – La Croix du
24 :12 :2021). C’est dans ce monde, tel qu’il est, que Dieu, par sa
venue en ce monde, a béni et continue de bénir son peuple,
Les pèlerins d’Emmaüs… ils avaient cru en cet homme de
Nazareth… leur foi était ébranlée par sa mort sur une croix… ils étaient déçus… Mais ils ont reconnu le Seigneur dans la
Parole de celui qui marchait avec eux et dans la fraction du pain.
L’histoire d’Israël est une succession d’épreuves (Abraham,
Moïse, Noé, Joseph…) mais aussi de bénédictions. Notre vie s’enracine dans cette longue
histoire.
L’Eglise, à cause des nombreux scandales, connait aujourd’hui de grandes difficultés,
une remise en cause et nombre de chrétiens ne savent plus s’ils doivent encore lui
faire confiance. …
Les
difficultés et les crises au sein de l’Église catholique ne sont pas des signes
d’une Église en déclin, mais d’une Église vivante qui vit des défis, tout comme
les hommes et les femmes d’aujourd’hui, a déclaré le pape François. Ce serait
une erreur de penser que l'épreuve est inutile.
« Rappelons-nous que l’Église a
toujours des difficultés, elle est toujours en crise, parce qu’elle est
vivante. Les choses vivantes traversent des crises. Seuls les morts n’ont pas
de crises »,
Les circonstances dans notre vie peuvent nous attrister,
nous ébranler. Nous avons facilement
tendance à considérer les épreuves et les bénédictions comme deux réalités
opposées. Mais les difficultés
provoquent souvent des bénédictions et les bienfaits des tentations. Un
moine bénédictin nous dit : S’il y a
toujours des difficultés et des luttes, il y a toujours de vraies et bonnes
raisons de vivre avec de la paix et de la joie au cœur. Le réel c’est le
moment présent. « Je pensais avoir
une complicité, une proximité avec Dieu et tout à coup, c’est le silence,
l’abandon », relève Olivier Belleil, membre de la communauté
du Verbe de Vie.
L’épreuve est une situation
extérieure à nous-mêmes qui révèle notre être profond. C’est dans les épreuves que le Seigneur affermit
la foi des croyants. C’est dans les épreuves que se vérifie la constance, la force
de notre foi ! »
Au livre de Jérémie nous lisons : "Je changerai
leur deuil en allégresse, et je les consolerai ; Je leur donnerai de la joie
après leurs chagrins." (Jérémie 31.13.). "C'est la bénédiction de l'Eternel qui
enrichit et il ne la fait suivre d'aucun chagrin." (Proverbes
10.22). Dieu n'a
d'autre désir que de nous bénir.
Avez-vous entendu parler de Jaden Hayes...? C'est un petit garçon qui a eu un début de
vie très difficile. Son père est décédé quand il n'avait que 4 ans. Et à peine
2 ans après cet épisode tragique, il découvrira le corps de sa mère, décédée
dans son sommeil.
Tout le monde était désolé pour lui et le
regardait avec tristesse. Fatigué de voir tant de personnes aux visages tristes
autour de lui, l’enfant a commencé à réfléchir à un moyen de rendre à nouveau les
gens heureux. Il s'est dit qu'en souriant aux personnes autour de lui, celles-ci
allaient faire de même.
Il vivait dans la ville de Savannah aux
Etats-Unis. Avec sa tante ,il a alors commencé à s'approcher des gens à l'air
triste, dans la rue. Jaden leur souriait et leur offrait même parfois un petit
jouet.
Les médias ont relayé cette information
et les gens ont commencé à envoyer des photos de leur propre sourire à Jaden
ainsi que des cadeaux... Un mouvement national est même né de cette initiative.
On peut se poser la question : comment un petit garçon qui a
tant perdu peut-il tellement donner...? Ce petit garçon a été une bénédiction
de Dieu par un simple sourire… sourire qu’il a su communiquer parce qu’il avait
le désir de rendre les gens heureux.
Le miracle eucharistique 1822 est le sourire de Dieu adressé
au Bon Père, aux témoins du miracle et ce sourire ne cesse de se communiquer
jusque à nous depuis 1822 ! Communiquons-nous ce sourire ?
Savons-nous le communiquer ?
Célébrer le bicentenaire, c’est nous engager à rendre
fructueux l’évènement de grâce du 3 février 1822! Le Seigneur a béni l’œuvre de
Pierre Bienvenu Noailles en ses commencements. Le feu intérieur de la Parole
divine entendue par Milady Peychaud, le visage lumineux de Jésus contemplé par
Mère Trinité Noailles, par l’Abbé Delord
et tous les témoins du miracle eucharistique, doivent embraser et illuminer
toute notre vie !
Pour faire flamboyer l’Evangile de justice et de paix et
libérer l’avenir, la grâce reçue de Dieu
par Pierre Bienvenu Noailles doit être une étincelle d’Evangile là où,
aujourd’hui, les membres de sa Famille spirituelle, sont à l‘œuvre. Le Bon Père
écrit : « Mon plus grand désir,
comme ma plus constante prière au Seigneur, est de voir se continuer le bien
que Jésus lui-même est venu bénir et encourager d’une manière visible.
Bénédiction qui jusqu’à ce jour a porté des fruits si abondants puisque la
Sainte-Famille porte de toutes parts l’étendard sous lequel elle est heureuse
de marcher. » « Il est avec nous et il y sera toujours »
(Source 3, fiche 455)
(Témoignage de Christelle)
Dieu nous a manifesté le 3 février 1822 l’expression de son
amour et de sa présence, de son appel et de son désir. Le Bon Père attribuait
le progrès de son œuvre à la bénédiction miraculeuse du 3 février 1822.
Ayons foi en notre avenir ! Goûtons la saveur et la
fraîcheur de la bénédiction miraculeuse dont nous avons été graciés pour choisir
la vie. Que ne peut-elle faire en nous et à travers nous si nous continuons de la
recevoir avec foi, action de grâce.
Lorsque Dieu agit, son action est de toujours à
toujours. C’est un éternel présent et chaque moment est celui de sa
faveur et de son passage, plénitude de grâce si nous l’accueillons dans toute
la richesse de sa présence.
Le Seigneur est venu bénir la Famille spirituelle de P.B
Noailles et appeler sur elle le bonheur et la paix, l’encourager. Fortifiée par la manifestation
visible de la présence divine dans l’Eucharistie, et la paix succédant aux
angoisses des débuts, la Sainte-Famille se développa rapidement. Attentive aux
appels du Seigneur, elle essaya de faire face aux innombrables nécessités de
l’après-Révolution française.
.Le miracle
eucharistique a eu lieu non pas au cours d’une messe, ni pendant un temps
d’adoration du Saint Sacrement mais il a eu lieu durant la bénédiction.
« Nous sommes votre famille, votre héritage,
bénissez-nous ! Vous nous avez bénies d’une bénédiction miraculeuse… vous
n’avez cessé de nous bénir et cette bénédiction a fait couler des fleuves de
grâces et des torrents de miracles… » (P.Lemius – omi)
St Clément de Rome écrit : « Attachons-nous à la bénédiction de Dieu et voyons quels en sont les
chemins. ». Le Seigneur ne cesse de bénir notre Famille spirituelle de
génération en génération. C’est un appel et une force pour avancer sur des chemins
nouveaux, vers un ailleurs et un autrement de la Mission.
L’esprit de Dieu seul qui nous
anime, active en nous la bénédiction du Seigneur pour la vie de l’Eglise, du
monde … La bénédiction du 3 février est le cadeau que Dieu nous offre et offre
à son Eglise.
Le mot bénédiction signifie un geste de Dieu à l’égard de
notre humanité, geste de bienveillance et d’amour. Nous sommes un corps vivant
à qui le Seigneur veut donner la force de sa bénédiction. Il est toujours prêt à ouvrir sur nous les
écluses des cieux et à répandre sa bénédiction avec une abondante abondance.
Le mot bénédiction évoque un fait réconfortant puisqu’il
signifie » action de bénir » et que le verbe bénir est synonyme de
« dire du bien ».Le Seigneur continue de dire du bien de la Sainte-Famille
! L’évènement du 3 février 1822 est une parole et un geste de bénédiction.
Bénédiction en hébreu se dit
berakah. La première lettre est beth qui symbolise la maison, le monde, la
famille... Cette lettre est ouverte d’un côté pour recevoir la lumière
divine, pour nous tourner vers l’avenir et non vers le passé.
(Témoignage d’Annie)
La bénédiction eucharistique du 3 février 1822 est une
promesse d’avenir pour le Père Noailles, une parole de confiance pour
poursuivre son œuvre car tel est le désir du Seigneur. Pour toute la Sainte-Famille, le miracle
eucharistique du 3 férie 1822 est une semence de bénédiction, d’espérance et de
bonheur… de bonheur en Dieu seul.
Ce miracle nous plonge dans le mystère du Salut. Milady Peychaud entend le Seigneur dire « Je Suis qui Suis et il n’y a que Moi
qui sois… « Les honneurs et l’estime des hommes ne
sont que de la fumée, et je suis Celui qui suis et il n’y a que Moi qui
sois. Leur amitié n’est que de la poussière et je suis Celui qui suis et il n’y
a que Moi qui sois. Les richesses et les plaisirs ne sont que de la boue et je
suis Celui qui suis et il n’y a que Moi qui sois.
« Moi »
dans les Ecriture signifie « Dieu sauve ». C’est un des noms de Dieu.
Jésus est le Dieu qui sauve… Le Seigneur appelle Milady Peychaud à vivre au plus intime
d’elle-même le mouvement de sa Pâque, à passer sans cesse de la mort à la vie pour
goûter l’amour et la liberté des enfants de Dieu. Jésus réoriente ses désirs. Jésus
réoriente nos désirs.
Pour nous, comme pour
Milady Peychaud, la Parole que le Seigneur nous adresse est une parole claire
qui nous appelle à donner à notre vie une densité évangélique. Franz Kafka a imaginé un court dialogue entre
Dieu et Abraham, après l’épreuve de la ligature d’Isaac. « – Pourquoi voulais-tu me mettre à l’épreuve ?
demande Abraham à Dieu. – Pour te montrer non pas ce qui te manque mais qu’il
te manque quelque chose… » C’est peut-être cela que le Seigneur dit à
Milady Peychaud et nous dit à nous aussi ! Isabelle Delisle écrit : « Ne commettons pas la grande erreur de
chercher Dieu à l’extérieur de nous !
La parole divine est une lampe sous nos pas, la lampe de
notre route pour découvrir le chemin du bonheur. « Plus notre soif est grande, plus Dieu est à
même de la satisfaire. Nous devons
venir devant Dieu, pour prier et appeler sa bénédiction. Jésus nous dit : « Si vous demandez quelque chose en mon
nom à mon Père, il vous le donnera en
mon nom » (J, 16,23)
La plus grande bénédiction du
Seigneur, est la présence contemplée
et la parole écoutée du Seigneur en son Eucharistie, le plus grand cadeau
que Dieu nous fait. Elle est le centre même de la vie de la
Sainte-Famille, de notre vie.
« L’Eucharistie n’est pas quelque chose. Elle est quelqu’un. Elle est le
Christ sauveur lui-même dans l’acte même où il nous sauve ». (Congrès
eucharistique de Séville 1993).
Si nous savions adorer, rien ne
pourrait véritablement nous troubler.
Nous traverserions le monde avec la tranquillité des grands fleuves.
Sagesse d’un pauvre – Éloi Leclerc
(Témoignage de chimène)
L’adoration eucharistique est un
acte de foi en Jésus, le Fils Unique de Dieu, le Sauveur, le Seigneur, la Tête
de l’Eglise, la Source de la Vie éternelle. Elle est notre acte d’espérance.
: “Ne crains pas, petit troupeau, car votre
Père a trouvé bon de vous donner le royaume.”. (Luc 12, 32 ). Jésus savait
que des périodes troublées attendaient ses proches disciples. Mais ils
n’avaient aucune raison d’être dans la crainte s’ils continuaient de chercher
le Royaume de Dieu.
Quelle que soit notre situation - les épreuves que nous
connaissons personnellement, dans nos familles, nos communautés - en Jésus,
nous sommes bénis de toute bénédiction, (Ep.1:3). « Tout est grâce au pays de mon Seigneur » m’écrivait un jour un
moine de Tamié. Didier Decoin écrit « il
fait Dieu comme pour d’autres il fait jour». « Le drame existe, écrit-il, mais Dieu aussi, ce qui constitue une raison
suffisante de choisir la joie ».
Ayons foi en notre avenir personnel, familial, communautaire !
Goûtons la saveur et la fraîcheur de la bénédiction miraculeuse dont nous avons
été graciés pour toujours choisir la vie. Que ne peut-elle faire en nous
et à travers nous si nous continuons de la recevoir dans une joyeuse espérance
avec foi, action de grâce.
Avec Mère Trinité Noailles et tous les témoins du miracle
eucharistique aux cœurs brûlants du désir de voir et d’écouter à nouveau le
Seigneur, nous proclamons : « ce
que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que
vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le
Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que
notre joie soit parfaite. » (I Jn 1,3-4)
SOEUR BERNADETTE TAURINYA
Contemplative SFB
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