samedi 5 février 2022

 



Conférence du 4 Février

Le miracle eucharistique du 3 février 1822

 

Deux cents ans se sont écoulés depuis l‘évènement du 3 février 1822 dans la petite chapelle de la rue Mazarin !

En dépit de bien des difficultés, l’abbé Noailles avait fondé la Sainte-Famille, en 1820. Le 3 février 1822, comme il était retenu par son ministère, à la paroisse Sainte-Eulalie, l’abbé Delort le remplaça pour donner la Bénédiction du Saint Sacrement, dans la chapelle des Sœurs, rue Mazarin, à Bordeaux.

Pendant vingt minutes, les participants purent contempler, se substituant à l’hostie exposée pour l’adoration, le buste d’un homme jeune, au visage lumineux, très beau, s’inclinant avec bonté vers l’assemblée recueillie et paisible. Milady Peychaud ne vit rien, mais entendit Quel­qu’un lui dire: «Je suis Celui qui suis, il n’y a que Moi qui sois… »

 Nous savons que cet évènement a eu lieu alors même que le Bon Père Noailles connaissait beaucoup de difficultés, de critiques. Son initiative de fondateur était remise en cause y compris l’existence de la première et toute petite communauté de la rue Mazarin.

Les premiers pas de la Famille de P.B Noailles ont donc été fragiles et précaires … Mais le Seigneur a choisi pour manifester sa présence, un moment précis de notre histoire ; un moment de doute, d’interrogation...

Le Fils de Dieu, lui-même « n’est pas né dans une époque idéale, mais dans un monde torturé par la violence, les luttes… La naissance de Jésus s’est réalisée dans la faiblesse d’un nouveau-né, face à un monde hostile, puissant et destructeur » (Fr Jean-Burnod – La Croix du 24 :12 :2021). C’est dans ce monde, tel qu’il est, que Dieu, par sa venue en ce monde, a béni et continue de bénir son peuple,

Les pèlerins d’Emmaüs… ils avaient cru en cet homme de Nazareth… leur foi était ébranlée par sa mort sur une croix… ils étaient déçus…  Mais ils ont reconnu le Seigneur dans la Parole de celui qui marchait avec eux et dans la fraction du pain.

L’histoire d’Israël est une succession d’épreuves (Abraham, Moïse, Noé, Joseph…) mais aussi de bénédictions.  Notre vie s’enracine dans cette longue histoire.

L’Eglise, à cause des nombreux scandales,  connait aujourd’hui de grandes difficultés, une remise en cause et nombre de chrétiens ne savent plus s’ils doivent encore lui faire confiance. …

Les difficultés et les crises au sein de l’Église catholique ne sont pas des signes d’une Église en déclin, mais d’une Église vivante qui vit des défis, tout comme les hommes et les femmes d’aujourd’hui, a déclaré le pape François. Ce serait une erreur de penser que l'épreuve est inutile.

« Rappelons-nous que l’Église a toujours des difficultés, elle est toujours en crise, parce qu’elle est vivante. Les choses vivantes traversent des crises. Seuls les morts n’ont pas de crises »,

Les circonstances dans notre vie peuvent nous attrister, nous ébranler. Nous avons facilement tendance à considérer les épreuves et les bénédictions comme deux réalités opposées.  Mais les difficultés provoquent souvent des bénédictions et les bienfaits des tentations. Un moine bénédictin nous dit : S’il y a toujours des difficultés et des luttes, il y a toujours de vraies et bonnes raisons de vivre avec de la paix et de la joie au cœur. Le réel c’est le moment présent. « Je pensais avoir une complicité, une proximité avec Dieu et tout à coup, c’est le silence, l’abandon», relève Olivier Belleil, membre de la communauté du Verbe de Vie.

L’épreuve est une situation extérieure à nous-mêmes qui révèle notre être profond.  C’est dans les épreuves que le Seigneur affermit la foi des croyants. C’est dans les épreuves que se vérifie la constance, la force de notre foi ! »

Au livre de Jérémie nous lisons : "Je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai ; Je leur donnerai de la joie après leurs chagrins."  (Jérémie 31.13.).  "C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit et il ne la fait suivre d'aucun chagrin." (Proverbes 10.22).  Dieu n'a d'autre désir que de nous bénir.

Avez-vous entendu parler de Jaden Hayes...? C'est un petit garçon qui a eu un début de vie très difficile. Son père est décédé quand il n'avait que 4 ans. Et à peine 2 ans après cet épisode tragique, il découvrira le corps de sa mère, décédée dans son sommeil.

Tout le monde était désolé pour lui et le regardait avec tristesse. Fatigué de voir tant de personnes aux visages tristes autour de lui, l’enfant a commencé à réfléchir à un moyen de rendre à nouveau les gens heureux. Il s'est dit qu'en souriant aux personnes autour de lui, celles-ci allaient faire de même.

Il vivait dans la ville de Savannah aux Etats-Unis. Avec sa tante ,il a alors commencé à s'approcher des gens à l'air triste, dans la rue. Jaden leur souriait et leur offrait même parfois un petit jouet.

Les médias ont relayé cette information et les gens ont commencé à envoyer des photos de leur propre sourire à Jaden ainsi que des cadeaux... Un mouvement national est même né de cette initiative.

On peut se poser la question : comment un petit garçon qui a tant perdu peut-il tellement donner...? Ce petit garçon a été une bénédiction de Dieu par un simple sourire… sourire qu’il a su communiquer parce qu’il avait le désir de rendre les gens heureux.

Le miracle eucharistique 1822 est le sourire de Dieu adressé au Bon Père, aux témoins du miracle et ce sourire ne cesse de se communiquer jusque à nous depuis 1822 ! Communiquons-nous ce sourire ? Savons-nous le communiquer ?

Célébrer le bicentenaire, c’est nous engager à rendre fructueux l’évènement de grâce du 3 février 1822! Le Seigneur a béni l’œuvre de Pierre Bienvenu Noailles en ses commencements. Le feu intérieur de la Parole divine entendue par Milady Peychaud, le visage lumineux de Jésus contemplé par Mère Trinité Noailles,  par l’Abbé Delord et tous les témoins du miracle eucharistique, doivent embraser et illuminer toute notre vie !

Pour faire flamboyer l’Evangile de justice et de paix et libérer l’avenir,  la grâce reçue de Dieu par Pierre Bienvenu Noailles doit être une étincelle d’Evangile là où, aujourd’hui, les membres de sa Famille spirituelle, sont à l‘œuvre. Le Bon Père écrit : « Mon plus grand désir, comme ma plus constante prière au Seigneur, est de voir se continuer le bien que Jésus lui-même est venu bénir et encourager d’une manière visible. Bénédiction qui jusqu’à ce jour a porté des fruits si abondants puisque la Sainte-Famille porte de toutes parts l’étendard sous lequel elle est heureuse de marcher. » « Il est avec nous et il y sera toujours » (Source 3, fiche 455)

(Témoignage de Christelle)

Dieu nous a manifesté le 3 février 1822 l’expression de son amour et de sa présence, de son appel et de son désir. Le Bon Père attribuait le progrès de son œuvre à la bénédiction miraculeuse du 3 février 1822.

Ayons foi en notre avenir ! Goûtons la saveur et la fraîcheur de la bénédiction miraculeuse dont nous avons été graciés pour choisir la vie. Que ne peut-elle faire en nous et à travers nous si nous continuons de la recevoir avec foi, action de grâce.

Lorsque Dieu agit, son action est de toujours à toujours.  C’est un éternel présent et chaque moment est celui de sa faveur et de son passage, plénitude de grâce si nous l’accueillons dans toute la richesse de sa présence.

Le Seigneur est venu bénir la Famille spirituelle de P.B Noailles et appeler sur elle le bonheur et la paix, l’encourager. Fortifiée par la manifestation visible de la pré­sence divine dans l’Eucharistie, et la paix succé­dant aux angoisses des débuts, la Sainte-Famille se développa rapidement. Attentive aux appels du Seigneur, elle essaya de faire face aux innom­brables nécessités de l’après-Révolution française.

.Le miracle eucharistique a eu lieu non pas au cours d’une messe, ni pendant un temps d’adoration du Saint Sacrement mais il a eu lieu durant la bénédiction.

« Nous sommes votre famille, votre héritage, bénissez-nous ! Vous nous avez bénies d’une bénédiction miraculeuse… vous n’avez cessé de nous bénir et cette bénédiction a fait couler des fleuves de grâces et des torrents de miracles… » (P.Lemius – omi)

St Clément de Rome écrit : « Attachons-nous à la bénédiction de Dieu et voyons quels en sont les chemins. ». Le Seigneur ne cesse de bénir notre Famille spirituelle de génération en génération. C’est un appel et une force pour avancer sur des chemins nouveaux,  vers un ailleurs et un autrement de la Mission.

L’esprit de Dieu seul qui nous anime, active en nous la bénédiction du Seigneur pour la vie de l’Eglise, du monde … La bénédiction du 3 février est le cadeau que Dieu nous offre et offre à son Eglise.


Le mot bénédiction signifie un geste de Dieu à l’égard de notre humanité, geste de bienveillance et d’amour. Nous sommes un corps vivant à qui le Seigneur veut donner la force de sa bénédiction.  Il est toujours prêt à ouvrir sur nous les écluses des cieux et à répandre sa bénédiction avec une abondante abondance.

Le mot bénédiction évoque un fait réconfortant puisqu’il signifie » action de bénir » et que le verbe bénir est synonyme de « dire du bien ».Le Seigneur continue de dire du bien de la Sainte-Famille ! L’évènement du 3 février 1822 est une parole et un geste   de bénédiction.  

Bénédiction en hébreu se dit berakah. La première lettre est beth qui symbolise la maison, le monde, la famille... Cette lettre est ouverte d’un côté pour recevoir la lumière divine, pour nous tourner vers l’avenir et non vers le passé.

(Témoignage d’Annie)

La bénédiction eucharistique du 3 février 1822 est une promesse d’avenir pour le Père Noailles, une parole de confiance pour poursuivre son œuvre car tel est le désir du Seigneur.  Pour toute la Sainte-Famille, le miracle eucharistique du 3 férie 1822 est   une semence de bénédiction, d’espérance et de bonheur… de bonheur en Dieu seul.

Ce miracle nous plonge dans le mystère du Salut.  Milady Peychaud entend le Seigneur dire « Je Suis qui Suis et il n’y a que Moi qui sois…  «  Les honneurs et l’estime des hommes ne sont que de la fumée,  et je suis Celui qui suis et il n’y a que Moi qui sois. Leur amitié n’est que de la poussière et je suis Celui qui suis et il n’y a que Moi qui sois. Les richesses et les plaisirs ne sont que de la boue et je suis Celui qui suis et il n’y a que Moi qui sois.

 « Moi » dans les Ecriture signifie « Dieu sauve ». C’est un des noms de Dieu. Jésus est le Dieu qui sauve… Le Seigneur appelle Milady Peychaud à vivre au plus intime d’elle-même le mouvement de sa Pâque, à passer sans cesse de la mort à la vie pour goûter l’amour et la liberté des enfants de Dieu. Jésus réoriente ses désirs. Jésus réoriente nos désirs.

Pour nous,  comme pour Milady Peychaud, la Parole que le Seigneur nous adresse est une parole claire qui nous appelle à donner à notre vie une densité évangélique. Franz Kafka a imaginé un court dialogue entre Dieu et Abraham, après l’épreuve de la ligature d’Isaac. « – Pourquoi voulais-tu me mettre à l’épreuve ? demande Abraham à Dieu. – Pour te montrer non pas ce qui te manque mais qu’il te manque quelque chose… » C’est peut-être cela que le Seigneur dit à Milady Peychaud et nous dit à nous aussi !  Isabelle Delisle écrit : « Ne commettons pas la grande erreur de chercher Dieu à l’extérieur de nous ! 

La parole divine est une lampe sous nos pas, la lampe de notre route pour découvrir le chemin du bonheur. «  Plus notre soif est grande, plus Dieu est à même de la satisfaire.  Nous devons venir devant Dieu, pour prier et appeler sa bénédiction. Jésus nous dit : « Si vous demandez quelque chose en mon nom à mon Père,  il vous le donnera en mon nom » (J, 16,23)

La plus grande bénédiction du Seigneur,  est la présence contemplée et la parole écoutée du Seigneur en son Eucharistie, le plus grand cadeau que Dieu nous fait. Elle est le centre même de la vie de la Sainte-Famille, de notre vie.

« L’Eucharistie n’est pas quelque chose. Elle est quelqu’un. Elle est le Christ sauveur lui-même dans l’acte même où il nous sauve ». (Congrès eucharistique de Séville 1993).

Si nous savions adorer, rien ne pourrait véritablement nous troubler.
Nous traverserions le monde avec la tranquillité des grands fleuves.
Sagesse d’un pauvre – Éloi Leclerc

(Témoignage de chimène)

L’adoration eucharistique est un acte de foi en Jésus, le Fils Unique de Dieu, le Sauveur, le Seigneur, la Tête de l’Eglise, la Source de la Vie éternelle. Elle est notre acte d’espérance. : “Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.”. (Luc 12, 32 ). Jésus savait que des périodes troublées attendaient ses proches disciples. Mais ils n’avaient aucune raison d’être dans la crainte s’ils continuaient de chercher le Royaume de Dieu.

Quelle que soit notre situation - les épreuves que nous connaissons personnellement, dans nos familles, nos communautés - en Jésus, nous sommes bénis de toute bénédiction, (Ep.1:3). « Tout est grâce au pays de mon Seigneur » m’écrivait un jour un moine de Tamié. Didier Decoin écrit « il fait Dieu comme pour d’autres il fait jour».  « Le drame existe, écrit-il,  mais Dieu aussi, ce qui constitue une raison suffisante de choisir la joie ».

Ayons foi en notre avenir personnel, familial, communautaire ! Goûtons la saveur et la fraîcheur de la bénédiction miraculeuse dont nous avons été graciés pour toujours choisir la vie. Que ne peut-elle faire en nous et à travers nous si nous continuons de la recevoir dans une joyeuse espérance avec foi, action de grâce.

Avec Mère Trinité Noailles et tous les témoins du miracle eucharistique aux cœurs brûlants du désir de voir et d’écouter à nouveau le Seigneur, nous proclamons : « ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite. » (I Jn 1,3-4)

SOEUR BERNADETTE TAURINYA

       Contemplative SFB

 

 

 

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